Flamboyance birmane
Après avoir, comme le thé de Ceylan, infusé un petit millénaire au «Sri Lanka », l’île fortunée du bonheur, Bouddha s’en vint parfumer la Birmanie de ses vertus sacrées dès le VI ème siècle.
Un pays guerrier qui, entre le XIème et le XIIIème, se mit à honorer le Maître de la Sagesse Suprême avec une floraison infinie de pagodes de neige et de soleil. Pas moins de 2000 stupas pointus, inspirés d’art hindou, dresseront leurs fines flèches annelées à Bagan, ancienne capitale du puissant empire birman.
Loin de l’image troublée du moment, l’oeil de Gabrielle Roda s’attache à ressaisir la spiritualité profonde sculptant silhouettes et visages des humbles: cette humanité sous le fouet des temps mauvais, mais solide, intacte et reflétant l’âme fière d’un peuple fort. Splendeur et intimisme de la geste bouddhique, statuettes naïves ou majesté grandiose toute ruisselante des ors d’une ferveur sans cesse renouvelée.
Eblouissante expédition au pays, jadis rêvé, de souveraine sérénité.
Matthieu Cendrier